— Ah. Et tout va bien, maintenant ?
— Oui, oui, tres bien... enfin, il y a juste cette histoire de bras... un bras qui a disparu… mais on m’a assure que...
— Il vous manque un bras ?
— Oui. C’est dans l’explosion...
— On doit en avoir un ou deux par la... C’est lequel ?
— Le gauche.
— Aie-aie-aie.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— J’ai bien peur qu’on n’ait que deux droits, vous savez...
— Deux bras droits ?
— Eh. Ca vous ferait probleme, en cas, si...
— Si quoi ?
— Je veux dire, si vous preniez un bras droit...
— Un bras droit a la place du bras gauche ?
— Oui.
— Ben... non, tout compte fait, mieux vaut un droit que rien du tout...
— C’est ce que je pense aussi. Attendez un instant, je vais vous le chercher.
— Si jamais je repassais dans quelques jours, et que vous en ayez recu un gauche...
— Zut, j’ai un blanc et un noir...
— Non non, la meme teinte... Ce n’est pas que j’aie quelque chose contre les negres, hein, mais c’est juste que...
Bien sur... mais quand meme, tu imagines, cette musique ?... avec ces mains-la, avec deux mains droites, deux... evidemment, a condition qu’il y ait un piano...
C’est de la dynamite que tu as sous les fesses, mon frere. Leve-toi de la et va-t’en. C’est fini. C’est fini pour de bon, cette fois. »
FIN
postface