132. Е. Л. ТЮТЧЕВОЙ 19 марта 1847 г. Петербург

Середа на Страстной неделе

Dieu veuille, chère maman, que cette lettre qui doit vous parvenir la veille des fêtes* vous trouve en bonne santé. C’est une bien réelle privation pour moi que de ne pouvoir passer ces jours-ci au milieu de vous. Il y a si longtemps que cela ne m’est arrivé… Ce n’est que dans mes souvenirs d’enfance que je retrouve l’impression complète de cette grande et glorieuse fête… Quoiqu’il en soit, Христос воскрес — и Христос с вами.

Après votre santé, ce qui me préoccupe le plus, c’est votre disposition d’esprit dans le moment actuel. Je m’identifie si bien avec les chers et cruels souvenirs que ces jours-ci vous plus que jamais ravivez en vous. — Le curé d’Ovstoug l’été dernier m’a souvent parlé de ce dernier Dimanche de Pâques où il avait vu mon père assister aux offices du matin et où, je crois, vous, chère maman, vous avez été empêchée par une indisposition de vous y rendre… Que tous ces souvenirs vont vous assaillir maintenant! Que Dieu vous envoie, en retour de vos prières, force et courage pour les supporter…

Il me tarde bien de vous voir et de vous embrasser.

Que fait donc Nicolas? Est-ce qu’il a donc définitivement renoncé à venir ici? J’ai appris par Cons<tantin> Tolb<oukhine> qu’il a vendu le bien en question à son frère cadet*. Je lui en fais mon compliment. J’aime sa manière de faire. Elle simplifie beaucoup les choses…

Je ne vous demande pas de m’écrire, chère maman, si cela vous fatigue… Mais faites-moi écrire par Dorothée le plus de détails possible sur vous, sur votre santé, sur vos projets, en un mot, sur tout ce qui vous concerne…

J’éprouve continuellement le besoin de me sentir rassuré sur votre compte. Je crains que vous ne vous imposiez trop de privation…

Quant à nous, j’aurais des nouvelles à vous donner qui vous intéressaient, bien certainement. Mais on cause si mal, quand on n’est pas ensemble… J’ajourne donc les détails jusqu’à notre entrevue. Толбухин est toujours encore auprès de nous. Il est très attaché à Anna, et il est possible qu’Anna finisse par éprouver assez d’attachement pour lui pour se décider au mariage. Mais ce moment n’est pas encore venu*. Tous les autres enfants se portent bien, tant ceux de l’Institut, tant ceux de la maison. Nous sommes enfin en possession d’une gouvernante qui nous convient fort… Ma femme se propose de vous écrire de son propre <1 нрзб>*. Il ne me reste donc qu’à vous baiser vos chères mains.

Перевод

Середа на Страстной неделе

Дай Бог, любезная маминька, чтобы это письмо пришло к вам в канун праздника* и нашло вас в добром здравии. Для меня настоящее лишение не иметь возможности провести эти дни вместе с вами. Этого не случалось уже так давно… Только в моих детских воспоминаниях я нахожу полное впечатление об этом великом и торжественном празднике… Как бы то ни было — Христос воскресе — и Христос с вами.

Более всего после вашего здоровья меня тревожит ваше расположение духа в эти минуты. Я так ясно ощущаю, какие дорогие и тяжелые воспоминания как никогда оживают в вас в эти дни. — Овстугский священник прошлым летом часто рассказывал мне о том, как папинька присутствовал на пасхальной заутрене, кажется, без вас, любезная маминька, поскольку вам пойти помешало недомогание… Как теперь, должно быть, вы находитесь во власти этих воспоминаний. Пошли вам Господь в награду за ваши молитвы силы и мужество их перенесть…

Мне не терпится скорее увидать и обнять вас.

Что поделывает Николушка? Неужели он окончательно отказался от мысли приехать сюда? Я известился через Константина Толбухина, что он продал пресловутое имение его младшему брату*. Поздравляю его с этим. Мне нравится его манера принимать решения. Это облегчает очень многое…

Я не прошу вас писать ко мне, любезная маминька, это сишком для вас утомительно… Но велите Дашиньке сообщить мне как можно подробнее о вас, о вашем здоровье, планах, словом, обо всем, что до вас касается… Я испытываю постоянную потребность быть успокоенным на ваш счет. Боюсь, что вы лишаете себя слишком многого…

Что касается до нас, у меня, конечно, есть известия, которые были бы для вас интересны. Но так трудно говорить, когда ты не рядом… Так что я откладываю подробности до нашей встречи. Толбухин все еще с нами. Он очень привязался к Анне, может быть, и она в конце концов почувствует к нему достаточно привязанности, чтобы решиться выйти за него замуж. Но эта минута еще не подошла*. Другие дети благополучны, и те, что в институте, и те, что дома. Мы наконец-то обрели гувернантку, которая нам очень нравится… Жена предполагает сама написать вам*. И потому мне остается только поцеловать ваши дорогие ручки.

Чаадаеву П. Я., 13 апреля 1847*

133. П. Я. ЧААДАЕВУ 13 апреля 1847 г. Петербург

St-Pétersbourg. Ce 13 avril 1847

Me voilà donc enfin en possession, cher Monsieur Чадаев, du beau cadeau que votre amitié a bien voulu me faire. J’en ai été flatté et touché plus que je ne puis vous le dire. En effet, moi qui ne m’attendais qu’à une modeste lithographie, je vous laisse à penser avec quelle reconnaissante surprise j’ai reçu quelque chose d’aussi complètement satisfaisant et d’aussi obligeamment personnel que le beau portrait* que vous m’avez envoyé… Je suis, pour parler la langue du pays, comme un homme qui ne s’attendait qu’à un simple Stanislas et qui se voit décoré d’une Ste-Anne au cou, en diamants… Encore une fois, agréez en mes plus sincères remerciements. Le portrait est très bien, très ressemblant et d’une ressemblance qui fait grand honneur à l’intelligence du peintre. Cette ressemblance est assez frappante pour m’avoir suggéré la réflexion qu’il y a certains types humains qui sont comme les médailles de l’humanité: tant ils paraissent avoir été frappés avec soin et intelligence par le Grand Artiste et tant ils se distinguent du type ordinaire de la monnaie courante.

Votre portrait, cher Monsieur et ami, ne m’aurait rien laissé à désirer, s’il avait pu me donner tous les renseignements que j’aimerais à avoir sur vous, sur l’état actuel de votre santé, en un mot, sur tout ce qui a rapport à votre personne physique et morale. Que serait-ce, si dans un de vos moments de loisir vous lui veniez en aide, et le mettiez à même de m’apprendre sur vous tout ce que me laisse ignorer son silence obligé… en dépit de sa ressemblance.

Les dernières nouvelles que nous avons eues de vous, nous ont été, si je ne me trompe, apportées par Popoff* à son retour de Moscou, et elles étaient loin d’être aussi satisfaisantes que je les eusse désirées… quant à ce qui concerne votre santé… Est-ce que vous ne vous décideriez donc pas d’entreprendre l’été prochain quelque chose de plus éfficace que tout ce que vous avez fait jusqu’à présent pour cet objet? Et pourquoi, par exemple, ne songeriez- vous pas sérieusement à essayer des eaux de l’Allemagne au retour de la belle saison, si tant est que la belle saison songe cette année à revenir parmi nous?.. Je suis convaincu que dans la disposition de santé où vous êtes, le voyage en lui-même, c’est-à-dire un déplacement physique et moral, serait déjà un bon commencement de cure, et ferait peut-être à lui seul tous les frais de la guérison… Pensez-y, cher Monsieur Чадаев, et faites un généreux

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