Une femme du monde, et qui souvent me laisse Fair' mes quat' voluptes dans ses quartiers d' noblesse, M'a sournois'ment passe, sur son divan de soi', Des parasit's du plus bas etage qui soit… Sous pretexte de bruit, sous couleur de reclame, Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame En criant sur les toits, et sur l'air des lampions: ' Madame la marquis' m'a foutu des morpions! '? Le ciel en soit loue, je vis en bonne entente Avec le Per' Duval, la calotte chantante, Lui, le catechumene, et moi, l'energumen', Il me laisse dire merd', je lui laiss' dire amen, En accord avec lui, dois-je ecrir' dans la presse Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d' ma maitresse, Chantant la melope' d'une voix qui susurre, Tandis qu'ell' lui cherchait des poux dans la tonsure? Avec qui, ventrebleu! faut-il que je couche Pour fair' parler un peu la deesse aux cent bouches? Faut-il qu'un' femme celebre, une etoile, une star, Vienn' prendre entre mes bras la plac' de ma guitar'? Pour exciter le peuple et les folliculaires, Qui'est-c' qui veut me preter sa croupe populaire, Qui'est-c' qui veut m' laisser faire, in naturalibus, Un p'tit peu d'alpinism' sur son mont de Venus? Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes, Si, comm' tout un chacun, j'etais un peu tapette, Si je me dehanchais comme une demoiselle Et prenais tout a coup des allur's de gazelle? Mais je ne sache pas qu'ca profite a ces droles De jouer le jeu d' l'amour en inversant les roles, Qu'ca confere a ma gloire un' onc' de plus-valu', Le crim' pederastique, aujourd'hui, ne pai' plus. Apres c'tour d'horizon des mille et un' recettes Qui vous val'nt a coup sur les honneurs des gazettes, J'aime mieux m'en tenir a ma premier' facon Et me gratter le ventre en chantant des chansons. Si le public en veut, je les sors dare-dare, S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare. Refusant d'acquitter la rancon de la gloir', Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir. Paroles: Georges Brassens
Si j'etais tout-puissant demain Je n'irais pas par quat' chemins, Et ferais passer par le fer Tous les voisins de l'univers. Dans un moment, quand vous saurez Tout ce qu'ils me font endurer, Vous direz en votre ame: 'Il a Raison d' vouloir etre Attila.' {Refrain:}
Les voisins sont tous des sal's types Les voisins sont tous des sal's gens. Ces gens auxquels je n'ai rien fait, Auxquels je montre un tact parfait, Passent leurs jours, passent leurs nuits A me susciter des ennuis. Ils possedent un Mistigri Qui croque toutes les souris, Sauf les miennes bien entendu Car ils le lui ont defendu. {Refrain}
Mais en revanche il prend bien soin De ne pas faire ses besoins Ailleurs que sur mon paillasson, Comme on lui en fit la lecon, Et puis ils vont criant partout Si je jett' la pierre au matou: 'Il met ca sur le dos du chat, Mais c'est lui qui se soulagea!' {Refrain}