Synthetique comme il se doit. Au bout d'une allee de faux buis, On apercevait un faux puits Du fond duquel la verite N'avait jamais du remonter. Et la maitresse de ceans Dans un habit, ma foi, seyant De fermiere de comedie A ma rencontre descendit, Et mon petit bouquet, soudain, Parut terne dans ce jardin Pres des massifs de fausses fleurs Offrant les plus vives couleurs. Ayant foule le faux gazon, Je la suivis dans la maison Ou brillait sans se consumer Un genre de feu sans fumee. Face au faux buffet Henri deux, Alignes sur les rayons de La bibliotheque en faux bois, Faux bouquins achetes au poids. Faux Aubusson, fausses armures, Faux tableaux de maitres au mur, Fausses perles et faux bijoux Faux grains de beaute sur les joues, Faux ongles au bout des menottes, Piano jouant des fausses notes Avec des touches ne devant Pas leur ivoire aux elephants. Aux lueurs des fausses chandelles Enlevant ses fausses dentelles, Elle a dit, mais ce n'etait pas Sur, tu es mon premier faux pas. Fausse vierge, fausse pudeur, Fausse fievre, simulateurs, Ces anges artificiels Venus d'un faux septieme ciel. La seule chose un peu sincere Dans cette histoire de faussaire Et contre laquelle il ne faut Peut-etre pas s'inscrire en faux, C'est mon penchant pour elle et mon Gros point du cote du poumon Quand amoureuse elle tomba D'un vrai marquis de Carabas. En l'occurrence Cupidon Se conduisit en faux-jeton, En veritable faux temoin, Et Venus aussi, neanmoins Ce serait sans doute mentir Par omission de ne pas dire Que je leur dois quand meme une heure Authentique de vrai bonheur. Paroles et Musique: Georges Brassens 1985
{Refrain:}
Honte a cet effronte qui peut chanter pendant Que Rome brule, ell' brul' tout l' temps… Honte a qui malgre tout fredonne des chansons A Gavroche, a Mimi Pinson. En mil neuf cent trent'-sept que faisiez-vous mon cher? J'avais la fleur de l'age et la tete legere, Et l'Espagne flambait dans un grand feu gregeois. Je chantais, et j'etais pas le seul: 'Y a d' la joie'. Et dans l'annee quarante mon cher que faisiez-vous? Les Teutons forcaient la frontiere, et comme un fou, Et comm' tout un chacun, vers le sud, je foncais, En chantant: 'Tout ca, ca fait d'excellents Francais'.