Un dur balafre courait sus Au vieux qu'il prenait pour Cresus, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et derriere le dur balafre Marchait un flic a pas feutres, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Et tous, cabot, trottin, loustic, Epouse, epoux, et dur et flic, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Descendaient a la queue leu leu Le long boulevard si populeux, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Voila que l'animal, soudain, Profane les pieds du trottin, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Furieus' ell' flanque avec ferveur Un' pair' de gifles a son suiveur, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Celui-ci la tete a l'envers Voit la jalous' l'?il grand ouvert, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Et l'abreuv' d'injur's bien senties, Que j'vous dirai a la sortie, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Derrier' arrivait le mari, Ce fut a lui qu'elle s'en prit, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, En le traitant d'un' voix aigue De tambour-major des cocus. Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Le mari rebroussant chemin Voit le dur et lui dit 'gamin', Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, C'est trop tard pour me detrousser, Ma femme vous a devance, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Le dur vexe de fair' chou blanc Degaine un couteau rutilant, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Qu'il plante a la joie du public, A travers la carcass' du flic, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. Et tous, bandit, couple, loustic, Trottin, cabot, tous, sauf le flic, Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle, Suivir'nt a la queue leu leu L'enterrement du flic parbleu, Tortillant de la croupe et redoublant le pas. {2x} Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1961
Du temps que je vivais dans le troisiem' dessous Ivrogne, immonde, infame Un plus soulaud que moi, contre un' piec' de cent sous M'avait vendu sa femme Quand je l'eus mise au lit, quand j'voulus l'etrenner Quand j'fis voler sa jupe Il m'apparut alors qu'j'avais ete berne Dans un marche de dupe ' Remball' tes os, ma mie, et garde tes appas Tu es bien trop maigrelette Je suis un bon vivant, ca n'me concerne pas D'etreindre des squelettes Retourne a ton mari, qu'il garde les cent sous J'n'en fais pas une affaire ' Mais ell' me repondit, le regard en dessous ' C'est vous que je prefere J'suis pas bien gross', fit-ell', d'une voix qui se noue Mais ce n'est pas ma faute ' Alors, moi, tout emu, j'la pris sur mes genoux