Gare au gorille!… Celles la meme qui, naguere, Le couvaient d'un ?il decide, Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guere De la suite dans les idees; D'autant plus vaine etait leur crainte, Que le gorille est un luron Superieur a l'homme dans l'etreinte, Bien des femmes vous le diront! Gare au gorille!… Tout le monde se precipite Hors d'atteinte du singe en rut, Sauf une vielle decrepite Et un jeune juge en bois brut; Voyant que toutes se derobent, Le quadrumane accelera Son dandinement vers les robes De la vieille et du magistrat! Gare au gorille!… 'Bah! soupirait la centenaire, Qu'on puisse encore me desirer, Ce serait extraordinaire, Et, pour tout dire, inespere!'; Le juge pensait, impassible, 'Qu'on me prenne pour une guenon, C'est completement impossible…' La suite lui prouva que non! Gare au gorille!… Supposez que l'un de vous puisse etre, Comme le singe, oblige de Violer un juge ou une ancetre, Lequel choisirait-il des deux? Qu'une alternative pareille, Un de ces quatres jours, m'echoie, C'est, j'en suis convaincu, la vieille Qui sera l'objet de mon choix! Gare au gorille!… Mais, par malheur, si le gorille Aux jeux de l'amour vaut son prix, On sait qu'en revanche il ne brille Ni par le gout, ni par l'esprit. Lors, au lieu d'opter pour la vieille, Comme l'aurait fait n'importe qui, Il saisit le juge a l'oreille Et l'entraina dans un maquis! Gare au gorille!… La suite serait delectable, Malheureusement, je ne peux Pas la dire, et c'est regrettable, Ca nous aurait fait rire un peu; Car le juge, au moment supreme, Criait: 'Maman!', pleurait beaucoup, Comme l'homme auquel, le jour meme, Il avait fait trancher le cou. Gare au gorille!… Paroles: Georges Brassens 1966
Il vivait en dehors des chemins forestiers, Ce n'etait nullement un arbre de metier, Il n'avait jamais vu l'ombre d'un bucheron, Ce grand chene fier sur son tronc. Il eut connu des jours files d'or et de soie Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient; Des roseaux mal pensant, pas meme des bambous, S'amusant a le mettre a bout. Du matin jusqu'au soir ces petit rejetons, Tout juste cann' a pech', a peine mirlitons, Lui tournant tout autour chantaient, in extenso, L'histoire du chene et du roseau. Et, bien qu'il fut en bois, les chenes, c'est courant, La fable ne le laissait pas indifferent. Il advint que lasse d'etre en but aux lazzi, Il se resolu a l'exi(l).