Eh bien sur, il y a mon pere, on dit, on dit souvent Que les filles gardent leur pere au profond de leur c?ur Mais je n'ai pas su mon pere, mon pere etait plusieurs Car mon pere etait un regiment Je ne peux meme pas dire s'ils etaient andalous ou prussiens Sont-ils morts vers le nord, sont-ils morts vers le sud? Je n'en sais rien! Une Dame, et comment veut-il que je sois une Dame? J'ai grandi comme une chienne de carrefour en carrefour J'ai grandi et trop tot sur la paille des mules De soldat en soldat, de crapule en crapule J'ai connu les bienfaits de l'amour Et je vis comme une bete, je fais ca comme on se mouche Et je vis sans savoir ni pour qui ni pour quoi Pour un sou je me leve, pour deux sous je me couche Pour trois sous je fais n'importe quoi! Si vous ne me croyez guere, pour trois sous venez voir le restant De la plus folle des fiancees au plus crapuleux des brigands de la Terre Mais chassez donc vos nuages et regardez-moi telle que je suis Une Dame, une vraie Dame a une vertu, a une ame Dieu de Dieu, de tous les pires salauds que j'ai connus Vous qui parlez d'etoile, vous qui montrez le ciel Vous etes bien le plus infame, le plus cruel Frappez-moi, je prefere le fouet a vos chimeres Frappez-moi jusqu'au feu, jusqu'au sol, jusqu'a terre Mais gardez votre tendresse, rendez-moi mon desespoir Je suis nee sur le fumier et j'y repars Mais je vous en supplie, ne me parlez plus de Dulcinea Vous voyez bien que je ne suis rien, je ne suis qu'Aldonza la putain. Paroles et Musique: Jacques Brel 1964 'Olympia 64'
autres interpretes: Micelle Torr, Isabelle Boulay, Thierry Amiel (2003)
Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui chantent Les reves qui les hantent Au large d'Amsterdam Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Le long des berges mornes Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui meurent Pleins de biere et de drames Aux premieres lueurs Mais dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui naissent Dans la chaleur epaisse Des langueurs oceanes Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui mangent Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants Ils vous montrent des dents A croquer la fortune A decroisser la lune A bouffer des haubans Et ca sent la morue Jusque dans le c?ur des frites Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus Puis se levent en riant Dans un bruit de tempete Referment leur braguette Et sortent en rotant Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui dansent En se frottant la panse Sur la panse des femmes Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils craches Dans le son dechire D'un accordeon rance Ils se tordent le cou