Et puis, y a l'autre Des carottes dans les cheveux Qu'a jamais vu un peigne Qu'est mechant comme une teigne Meme qu'il donnerait sa chemise A des pauvres gens heureux Qui a marie la Denise Une fille de la ville Enfin d'une autre ville Et que c'est pas fini Qui fait ses p'tites affaires Avec son p'tit chapeau Avec son p'tit manteau Avec sa p'tite auto Qu'aimerait bien avoir l'air Mais qui a pas l'air du tout Faut pas jouer les riches Quand on n'a pas le sou Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-la On n'vit pas, Monsieur On n'vit pas, on triche Et puis, il y a les autres La mere qui ne dit rien Ou bien n'importe quoi Et du soir au matin Sous sa belle gueule d'apotre Et dans son cadre en bois Y a la moustache du pere Qui est mort d'une glissade Et qui r'garde son troupeau Bouffer la soupe froide Et ca fait des grands flchss Et ca fait des grands flchss Et puis y a la toute vieille Qu'en finit pas d'vibrer Et qu'on attend qu'elle creve Vu qu'c'est elle qu'a l'oseille Et qu'on n'ecoute meme pas C'que ses pauvres mains racontent Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-la On n'cause pas, Monsieur On n'cause pas, on compte Et puis et puis Et puis il y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m'aime pareil Que moi j'aime Frida Meme qu'on se dit souvent Qu'on aura une maison Avec des tas de fenetres Avec presque pas de murs Et qu'on vivra dedans Et qu'il fera bon y etre Et que si c'est pas sur C'est quand meme peut-etre Parce que les autres veulent pas Parce que les autres veulent pas Les autres ils disent comme ca Qu'elle est trop belle pour moi Que je suis tout juste bon A egorger les chats J'ai jamais tue de chats Ou alors y a longtemps Ou bien j'ai oublie Ou ils sentaient pas bon Enfin ils ne veulent pas Parfois quand on se voit Semblant que c'est pas expres Avec ses yeux mouillants Elle dit qu'elle partira Elle dit qu'elle me suivra Alors pour un instant Pour un instant seulement Alors moi je la crois, Monsieur Pour un instant Pour un instant seulement Parce que chez ces gens-la Monsieur, on ne s'en va pas On ne s'en va pas, Monsieur On ne s'en va pas Mais il est tard, Monsieur Il faut que je rentre chez moi. Paroles et Musique: J. Brel/F Rauber 1962