Tournent les vies oh tournent et s'en vont Tournent les violons Elle y pense encore et encore et toujours Les violons, le decor, et ses mots de velours Son parfum, ses dents blanches, les moindres details Tournent les vies oh tournent et s'en vont Tournent les violons En prenant son verre aupres d'elle il se penche Lui glisse a l'oreille en lui frolant la hanche Juste quatre mots, le trouble d'une vie Juste quatre mots qu'aussitot il oublie Tournent les vies oh tournent et s'en vont Tournent les violons Elle y pense encore et encore et toujours Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1997 'En passant'
Elle ecrit seule a sa table et son cafe refroidit Quatre metres infranchissables, un bar un apres-midi J'avais rendez-vous je crois, j'avais pas le temps Avec un pape ou peut-etre un president Mais la fille est jolie et les papes sont souvent patients Elle etait la dans son monde, son monde au beau milieu du monde Loin, ses yeux poses ailleurs, quelque part a l'interieur Plongee dans son livre, belle abandonnee En elle je lis tout ce qu'elle veut cacher Dans chacun de ses gestes un aveu, un secret dans chaque attitude Ses moindres facettes, trahie bien mieux que par de longues etudes Un pied se balance, une impatience, et c'est plus qu'un long discours La, dans l'innocence et l'oubli Tout etait dit On ne ment qu'avec des mots, des phrases qu'on nous fait apprendre On se promene en bateau, pleins de pseudo de contrebande On s'arrange on roule on glose on bienseance Mieux vaut de beaucoup se fier aux apparences Aux codes des corps, au langage de nos inconsciences Muette etrangere, silencieuse bavarde Presque familiere, intime plus je te regarde Dans chacun de tes gestes un aveu, un secret dans chaque attitude Meme la plus discrete ne peut mentir a tant de solitude Quand ta main cherche une cigarette c'est comme une confession Que tu me ferais a ton insu A ta facon de tourner les pages, moi j'en apprends bien davantage La moue de ta bouche est un langage, ton regard un temoignage Tes doigts dans tes cheveux s'attardent, quel explicite message Dans ton innocence absolue Et ce leger sourire au coin des levres c'est d'une telle indecence Il est temps de partir, elle se leve, evidente, transparente Sa facon de marcher dans mon reve, son parfum qui s'evanouit Quand elle disparait de ma vie Tout etait dit