Кабарды. Во Владикавказе нашел я Дорохова* и Пущина. Оба ехали на воды лечиться от ран, полученных ими в нынешние походы. У Пущина на столе нашел я русские журналы. Первая статья, мне попавшаяся*, была разбор одного из моих сочинений. В ней всячески бранили меня и мои стихи. Я стал читать ее вслух. Пущин остановил меня, требуя, чтоб я читал с бо́льшим мимическим искусством. Надобно знать, что разбор был украшен обыкновенными затеями нашей критики: это был разговор между дьячком, просвирней и корректором типографии, Здравомыслом этой маленькой комедии. Требование Пущина показалось мне так забавно, что досада, произведенная на меня чтением журнальной статьи, совершенно исчезла, и мы расхохотались от чистого сердца.
Таково было мне первое приветствие в любезном отечестве.
Приложения к путешествию в Арзрум
I. Otice Sur La Secte Des Yézidis*
Entre les sectes nombreuses que se sont élevées dans la Mésopotamie, parmi les Musulmans, après la mort de leur prophète, il n'en est aucune qui soit odieuse à toutes les autres autant que celle des Yézidis. Les Yézidis ont pris leur nom du scheikh Yézid, auteur de leur secte, et ennemi déclaré de la famille d'Ali. La doctrine dont ils font profession, est un mélange du manichéisme, du mahométisme et de la croyance des anciens Perses. Elle se conserve parmi eux par tradition, et est transmise de père en fils sans le secours d'aucun livre: car il leur est défendu d'apprendre à lire et à écrire. Ce défaut de livres est sans doute la cause, pour laquelle les historiens Mahométans ne parlent de cette secte qu'en passant, et pour désigner sous ce nom des gens abandonnés au blasphême, cruels, barbares, maudits de Dieu, et infidèles à la religion de leur prophète. Par une suite de cela on ne peut se procurer, relativement à la croyance des Yézidis, aucunes notions certaines, si ce n'est ce qu'on observe aujourd'hui même parmi eux.
Les Yézidis ont pour premier principe de s'assurer l'amitié du Diable, et de mettre l'épée à la main pour sa défense. Aussi s'abstiennent-ils non-seulement de le nommer, mais même de se servir de quelque expression dont la consonnance approche de celle de son nom. Par exemple un fleuve se nomme dans le langage ordinaire
Le Diable n'a point de nom dans le langage des Yézidis. Ils se servent tout au plus pour le désigner de cette périphrase,
Le matin, à peine le soleil commence-t-il à paraître, qu'ils se jettent à genoux les pieds nus, et que tournés vers cet astre, ils se mettent en adoration, le front contre terre. Pour faire cet acte de dévotion, ils se retirent à part, loin de la présence des hommes; ils font leur possible pour n'être point vus quand ils s'acquittent de ce devoir, dont ils se dispensent même suivant les circonstances.
Ils n'ont ni jeûnes, ni prières, et disent pour justifier l'omission de ces њuvres de religion, que le scheikh Yézid a satisfait pour tous ceux qui feront profession de sa doctrine jusqu'à la fin du monde, et qu'il en a reçu l'assurance positive dans ses révélations; c'est en conséquence de cela qu'il leur est défendu d'apprendre à lire et à écrire. Cependant tous les chefs des tribus et des gros villages soudoient un docteur mahométan pour lire et interpréter les lettres qui leur sont adressées par les seigneurs et les pachas Turcs, et pour y répondre. Relativement aux affaires qu'ils ont entre eux, ils ne se fient jamais à aucune personne d'une autre religion; ils envoient leurs ordres et font faire toutes leurs commissions de vive voix, par des hommes de leur secte.
N'ayant ni prières, ni jeûnes, ni sacrifices, ils n'ont aussi aucune fête. Ils tiennent cependant le 10 de la lune d'août une assemblée dans le voisinage du tombeau du scheikh Adi. Cette assemblée, à laquelle beaucoup des Yézidis se rendent de contrées éloignées, dure toute cette journée et la nuit suivante. Cinq ou six jours avant ou après celui où elle a lieu, les petites caravanes courent risque d'être attaquées dans les plaines de Moussol et du Kurdistan, par ces pélerins qui voyagent toujours plusieurs ensemble, et il est rare qu'une année se passe sans que ce pélerinage donne lieu à quelque fâcheux événement. On dit qu'un grand nombre de femmes des Yézidis, à l'exception cependant des filles qui ne sont point encore mariées, se rendent des villages voisins à cette réunion, et que cette nuit-là, après avoir bien bu et mangé, l'on éteint toutes les lumières, et l'on ne parle plus jusqu'aux approches de l'aurore, instant auquel tout le monde se retire. On peut se faire une idée de ce qui se passe dans ce silence et à la faveur des ténèbres.
Aucune espèce de nourriture n'est défendue aux Yézidis, excepté la laitue et la citrouille. Ils ne font jamais dans leurs maisons de pain de froment, mais seulement du pain d'orge; je ne sais point quelle en est la raison.
Ils emploient pour leurs serments les mêmes formules qui sont en usage parmi les Turcs, les Chrétiens et les Juifs; mais le serment le plus fort qu'ils fassent entre eux, est de jurer par
Ces sectaires ont un très grand respect pour les monastères chrétiens qui sont dans leurs environs. Quand ils vont les visiter, ils ôtent leurs chaussures avant d'entrer dans l'enceinte et marchant pieds nus, ils baisent la porte et les murs; ils croient par là s'assurer la protection du saint dont le couvent porte le nom. S'il leur arrive, pendant une maladie, de voir en rêve quelque monastère, ils ne sont pas plutôt guéris qu'ils vont le visiter, et y porter des offrandes d'encens, de cire, de miel, ou de