la trahison ; et voila qu'il a forfait.

XLVII

IL y avait la un siege, tout d'ivoire. Marsile fait apporter un livre : la loi de Mahomet et de Tervagan y est ecrite. Il jure, le Sarrasin d'Espagne, que, s'il trouve Roland a l'arriere-garde, il combattra avec toute sa gent, et, s'il peut, Roland mourra la. Ganelon repond : « Puisse votre volonte s'accomplir ! »

XLVIII

ALORS vint un paien, Valdabron. Il s'approche du roi Marsile. En riant clair il dit a Ganelon : « Prenez mon epee, nul n'en a de meilleure ; la garde, a elle seule, vaut plus de mille mangons. Par amitie, beau sire, je vous la donne, et vous nous aiderez en sorte que nous puissions trouver a l'arriere-garde le preux Roland. – Ce sera fait », repond le comte Ganelon. Puis ils se baiserent au visage et au menton.

XLIX

APRES s'en vint un paien, Climorin. En riant clair il dit a Ganelon : « Prenez mon heaume, jamais je ne vis le meilleur [… ], et aidez-nous contre le marquis Roland, en telle guise que nous puissions le honnir. – Ce sera fait », repondit Ganelon. Puis ils se baiserent sur la bouche et au visage.

L

ALORS s'en vint la reine Bramimonde : « Je vous aime fort, sire », dit-elle au comte, « car mon seigneur vous prise tres haut ; ainsi font tous ses hommes. A votre femme j'enverrai deux colliers : ils sont tout or, amethystes, hyacinthes ; ils valent plus que toutes les richesses de Rome ; votre empereur jamais n'en eut de si beaux. » Il les a pris, il les boute en son houseau.

LI

LE roi appelle Malduit, son tresorier : « Le tresor de Charles est-il apprete ? – Oui, sire, pour le mieux : sept cents chameaux, d'or et d'argent charges, et vingt otages, des plus nobles qui soient sous le ciel. »

LII

MARSILE a pris Ganelon par l'epaule. Il lui dit : « Vous etes tres preux et sage. Par cette loi que vous tenez pour la plus sainte, ne retirez plus de nous votre c?ur ! Je veux vous donner de mes richesses en masse, dix mulets charges de l'or le plus fin d'Arabie ; il ne passera pas d'annee que je ne vous en fasse autant. Tenez, voici les cles de cette large cite ; ses grands tresors, presentez-les au roi Charles ; puis faites-moi mettre Roland a l'arriere-garde. Si je le puis trouver en quelque port ou passage, je lui livrerai une bataille a mort. » Ganelon repond : « Je m'attarde trop, je crois. » Il monte a cheval, entre en sa route.

LIII

L 'EMPEREUR se rapproche des pays d'ou il vint. Il est venu a la cite de Galne : le comte Roland l'avait prise et detruite ; de ce jour elle resta cent ans deserte. Le roi attend des nouvelles de Ganelon et le tribut d'Espagne, la grande terre. A l'aube, comme le jour se leve, Ganelon le comte arrive au camp.

LIV

L'EMPEREUR s'est tot leve. Il a ecoute messe et matines. Devant sa tente, il se tient debout sur l'herbe verte.

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