L’autre jour j’avais été invité à une petite soirée chez la G<rande>- Duchesse Hélène*, mais par une sotte méprise au lieu de moi c’est un Mr Тучков qui a eu l’invitation, un vieux Mr Тучков, peu causeur de son métier et n’allant guères dans le monde. Il se rendit pourtant à l’appel et ce n’est que dans l’antichambre du palais Michel qu’il recouvert la méprise. Mais il était trop tard pour la réparer.

Je suppose Nicolas arriver ou sur le point d’arriver. Ce n’est pas le manque de neige qui le retiendra dorénavant. Car depuis quelques heures il en est tombé en immense quantité. Au reste, j’accepte la neige, ainsi que tous les autres attributs de l’hiver. Il n’y a que le grand froid que je n’accepte pas, et nous commençons à nous apercevoir, ma femme et moi, que nos vêtements d’hiver allemand ne sont plus à la hauteur de la circonstance.

J’ai revu l’autre jour Евт<их> Ив<анович> Сафонов qui se conserve étonnamment bien. Nous sommes très satisfaits de notre établissement*, et mon seul regret c’est qu’il ne soit pas à Moscou.

Adieu, chers maman et papa. Je baise tendrement vos mains. T. T.

Перевод

С.-Петербург. 7 декабря

Несмотря на наставление папиньки, я продолжаю беспокоиться касательно вашего здоровья, любезнейшая маминька, и успокоюсь лишь тогда, когда увижу ваш почерк, а вполне перестану тревожиться, только увидев вас самих. Я тоже не имею причины быть весьма довольным своим здоровьем со времени моего приезда. Ибо если пребывание в этих краях соответствует всем моим вкусам и влечениям, ужасный климат решительно противен моей природе. Я слишком хорошо ощущаю, что совершенно отвык от русской зимы. Эта зима первая, которую я переношу с 1825 года. Петербургская жизнь также вовсе не способствует сохранению здоровья. Я редко возвращаюсь домой ранее двух часов утра, и однако до сих пор был только один бал; по большей части это просто вечера, посвященные беседе. Сегодня вечером мы едем к графине Воронцовой, у которой, говорят, будет собранье в 400 человек и будет музыка. Графиню Нессельроде ожидают на этой неделе. Я несколько рассчитываю на ее присутствие, чтобы дать ход тем благоприятным намерениям, которые, как меня уверяют, существуют касательно меня. Впрочем, несколько лиц, близких вице-канцлеру, утверждают, что я буду иметь полное основание остаться довольным и что начнут с того, что вернут мне ключ*.

На днях я был зван на маленький вечер к великой княгине Елене Павловне*, но по глупому недоразумению вместо меня приглашение получил некий г-н Тучков, старый Тучков, малоразговорчивый и совсем не бывающий в свете. Он, однако, явился на зов и понял ошибку только в передней Михайловского дворца. Но было уже поздно ее исправить.

Полагаю, что Николушка уже приехал или приедет на днях. Отныне недостаток снега уж не может послужить ему помехой, ибо за несколько часов его насыпало в огромном количестве. Впрочем, я согласен на снег, так же как на все остальные принадлежности зимы. Я не согласен только на сильные морозы, и мы с женой начинаем ощущать, что наши одеяния, пригодные для немецкой зимы, не удовлетворяют требованиям здешней.

Я свиделся на днях с Евтихом Ивановичем Сафоновым, который удивительным образом не меняется. Мы очень довольны тем, как устроились*, и я единственно сожалею, что не в Москве.

Простите, любезнейшие папинька и маминька. Нежно целую ваши ручки. Ф. Т.

Тютчевым И. Н. и Е. Л., 29 декабря 1844*

107. И. Н. и Е. Л. ТЮТЧЕВЫМ 29 декабря 1844 г. Петербург

St-P<étersbourg>. Ce 29 décembre <18>44

Laissez-moi d’abord, chers papa et maman, vous remercier bien tendrement de vos cadeaux*. Mais je devrais vous en vouloir. A quoi bon cette dépense nouvelle? Ne vous êtes-vous pas déjà suffisamment dépouillés pour nous? et ne serait-il pas temps de s’arrêter?

Je vous écris dans une assez triste disposition d’esprit. La santé de ma femme me donne plus que du souci. Voilà quinze jours qu’elle est très souffrante, et toute à l’heure, en s’éveillant, elle a senti un si épouvantable mal de tête qu’elle a crié de douleur et a maugréé se trouver mal. Suivant toute apparence, c’est un rhumatisme aigu qui s’est porté à la tête. Il est possible que la température qu’il fait y contribue. Car pendant tout le temps qu’il y a eu les grands froids, elle se portait à charme et s’est sentie plus forte que depuis longtemps. Ce qu’il y a de plus triste, c’est qu’elle, aussi bien que moi, nous avons perdu toute confiance dans l’efficacité des remèdes de l’ail. Et certes, on l’aurait perdue, à moi, jusqu’à présent de tous les traitements qu’on lui a fait suivre, pas un ne lui a profité, et j’ai l’intime conviction que le dernier, la cure de Vichy, lui a fait plus de mal que de bien. Maintenant, pour faire quelque chose, elle s’est adressée à un médecin homéopathe, Oche, qui a beaucoup de réputation ici. J’y ai acquiescé non pas que j’aie une opinion arrêtée sur la valeur de l’homéopathie. Mais j’en ai une très positive sur l’absurdité du traitement ordinaire. Tout cela me décourage et me contrarie beaucoup, et je suis fâché de devoir commencer la nouvelle année sous des auspices aussi peu riants. Moi qui m’étais flatté de pouvoir la commencer au milieu de vous.

Pour ce qui est de ma position dans le monde d’ici — il ne tiendrait qu’à moi de la trouver parfaitement agréable. Elle confirme à me faire plus d’accueil que je ne pense en attester. J’ai revu dernièrement chez la Gr<ande>-Duchesse Michel la Gr<ande>-Duchesse Marie que j’ai retrouvée aussi aimable que sur le passé. Elle m’a dit que papa et maman désiraient faire ma connaissance et qu’elle s’occupait à me ménager cette entrevue*. Tout cela est fort gracieux assurément — et voilà tout.

Quant à la question essentielle, on me dit toujours que le Vice-Chancelier était fort bien disposé pour moi et ne demandait pas mieux que de me le prouver. Mais qu’il fallait lui laisser toute latitude et toute liberté. Grâce à ma pousse naturelle et à quelque chose en moi, plus fort encore que cette pousse, — à ma haine pour les jolies citations, je m’arrange parfaitement de ce système de non-intervention. — Je ne suis nullement pressé de quitter la Russie, et si j’étais seulement à Moscou, j’attendrais si patiemment leur décision.

La Comtesse de Ness<elrode> est de retour depuis quelques jours, et je dois aller passer la soirée de demain avec elle chez les Wiasemsky.

Vous ai-je dit qu’entre autres nouvelles connaissances j’ai fait celle d’Ouvaroff*, dont j’ai eu tout lieu d’être entièrement satisfait. Lui aussi ne demande pas mieux que de me servir.

J’aurais de toute manière mille choses à vous dire, mais il faudrait se voir et se parler. Que fait Nicolas? Je l’attends toujours. Quant à Dorothée et à son mari, dites-leurs mille tendresses de ma part. Je n’ose pas leur parler de la lettre que je viens de recevoir d’eux et qu’ils m’ont écrite l’été dernier. Cela ne servirait à rien qu’à renouveler de bien tristes impressions*.

Adieu, chers papa et maman. Je n’ai pas besoin de vous exprimer les vœux que je fais pour vous et pour moi-même à l’occasion du nouvel an. Ils se résument tous dans un seul: puissions-nous nous revoir le plutôt possible. T. T.

Перевод

С.-Петербург. 29 декабря <18>44

Позвольте мне прежде всего, любезнейшие папинька и маминька, от души поблагодарить вас за подарки*. Но я должен вам за них попенять. Для чего эти

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