souverain un suzerain et le chef supreme de l'armee et, en somme se conformait a la tradition, rendant hommage pour un fief, sous Louis XIV, les melanges sociaux rattacherent la Cour a l'appareil juridique et administratif et changerent la nature meme de l'aristocratie tandis que s'effectuait le remaniement des elites, et qu'au sommet [260] se propulserent membres du parlement et bureaucrates, peja la noblesse ne se considerait plus comme d'epee mais uniquement comme noblesse de Cour, donc classe privilegiee, pourtant le cardinal de Richelieu ecrivait au sujet de la noblesse, que: «la guerre est son devoir premier, car la noblesse qui n'est pas prete a guerroyer au premier appel de son roi, est un luxe et un fardeau pour son pays et ne merite pas les privileges qui la distinguent des petites gens»

Neanmoins les considerations du role social de la noblesse aux XVI-XVIleme siecles prenaient racine dans un passe lointain, a l'epoque de l'age d'or, ce qui finalement restait moyenageux. En somme, tous les efforts du pouvoir royal pour centraliser la France et soumettre les feodaux rebelles au XVIeme siecle se sont mues au fur et a mesure en une lutte pour centraliser la Cour et diriger la noblesse d'epee vers le service de l'etat.

Les guerres civiles (1559-1598) qui se sont deroulees durant le regne des derniers des Valois eclaterent en partie a cause de la reaction de la noblesse a l'autorite grandissante du pouvoir royal. De fait la volonte d'Henri III (1574-1589) de reconcilier deux camps rivaux de la Cour se solderent par une exacerbation de la tension. En creant une hierarchie stricte dans les rangs et les protocoles, en elargissant le systeme des institutions de la Cour, le roi a de lui-meme provoque le conflit avec la noblesse catholique dont il avait le soutien au debut, en excluant de la structure de la Cour un certain nombre de clienteles de gentilshommes. Le pouvoir royal au XVIeme siecle n'a pas pu gagner la maitrise de la Cour car il a laisse grandir la haute aristocratie ce qui par la suite, l'a oblige a louvoyer entre differentes alliances en lutte. Ainsi, toutes les tentatives de Henri III d'attirer les Grands a la Cour se heurterent-elles a leurs ambitions politiques ce qui entraina le roi dans une lutte d'influence[261] ayant pour but d'attirer la noblesse de haut lignage de son cote.

Les epreuves subies par la Couronne durant les guerre» civiles ont cependant contribue a satisfaire un desir de compenser la perte d'un pouvoir plus ancien. Aussi les monarques placerent-ils au-dessus de tout l'idee de la nature divine du pouvoir royal, la grandeur de sa majeste royale ce qui se traduisait notamment par un developpement demesure du Protocole (Reglement). Il etait clair que dans des conditions de paix ce Reglement pouvait discipliner la noblesse et devenir un moyen de manipulation.

Les premiers Bourbons ont en somme suivi le chemin trace par Henri III en continuant a cantonner les Grands aux seconds roles et les placant au plus loin de la vie politique. Il leur fut de ce fait beaucoup plus facile d'agir qu'aux roi des dynasties precedentes puisque les desordres civils avait saigne a blanc la noblesse car nombre de chefs de file avaient peri dans des luttes intestines. Cependant, toute la noblesse n'etait pas prete a soutenir la Couronne et a accepter la severite du protocole. La polarisation de la noblesse restait un facteur fondamental de la vie politique de la Cour et du pays. La Couronne utilisait frequemment les luttes des fractions pour renforcer sa position. Les courtisans qui ne retenaient pas particulierement l'attention royale poussaient les courtisans qui leur etaient superieurs en rang et a qui ils etaient subordonnes a intriguer et comploter. De ce fait, ils entraient en guerre avec le reste des courtisans fideles a la Couronne parmi lesquels on comptait beaucoup de noblesse recente. La politique sociale de l'absolutisme etait encore trop imparfaite pour assurer une charge a tous les nobles surtout au sein de la Cour. Le pouvoir a cependant reussi a briser la tendance de formation des clienteles des Grands en les couvrant d'honneurs et de largesses materielles tandis[262] que les mesures prises a rencontre de l'opposition etaient des plus draconiennes. La petite et moyenne noblesse isolee et ruinee prefera la paix avec le pouvoir royal qui voit remonter son origine a la seconde moitie du XVIIeme siecle.

L'institution de la Cour a assure la victoire de la politique de Henri IV (1589-1610) ainsi que celle de Louis ХIII (1610-1643). Les travaux menes pour le perfectionnement de sa structure, l'augmentation du nombre de ses membres ne cesserent jamais durant les regnes de ces rois bien qu'ils n'eussent pas beneficies de grande experience de la part de leurs predecesseurs dans le domaine de l'organisation de la Cour. Cependant, la Cour devint un fondement solide du destin de la noblesse, puisque les charges de Courtisans devenaient pour nombres de ses membres le principal bien de la famille et constituait l'heritage. Le cercle de la Cour ou «la societe de la Cour» eut sous Louis XIII une tendance a se renfermer sur elle-meme, devenant ainsi l'institution socio-politique principale du pays. La Cour dans les annees 20-30 se mit a fixer dans des registres particuliers les membres la constituaient en fonction de leur naissance. La Cour au service de la Couronne: tel etait le but de Louis XIII et de son Premier ministre Richelieu. C'etait a cette fin que la Couronne voyait la cime de sa grandeur.

La position ambivalente de la Cour consistait, d'une part a se poser comme facteur stabilisateur pour la noblesse puisque cela lui permettait d'avoir acces au pouvoir et a la richesse, et d'autre part comme facteur destabilisateur pour la Couronne dans le sens ou une partie des courtisans considerait comme insuffisante leur participation aux affaires de l'Etat. Les constantes manifestations du mecontentement de la noblesse sous le regne de Louis XIII et de son ministre le Cardinal de Richelieu (1624-1642) etaient proches par les raisons, les buts, le caractere, moyens de luttes et[263] disposition de force, des exemples du moyen-age lorsque les feodaux luttaient avec le pouvoir royal pour le «bien commun» et avait aussi des traits caracteristiques de l'epoque moderne. Des revoltes armees semblables a celles du moyen- age, dont le but etait la constitution d'un pouvoir plus juste s'organisaient dans les provinces et, le seul tenu responsable de la tyrannie n'etait autre que Richelieu. Au sein de la Cour, une lutte d'une ampleur encore jamais vue fut menee par la fraction de la noblesse pour le pouvoir et le droit d'etre proche du roi, principale source de celui-ci. L'echec de celle-ci donna lieu a une autre forme d'opposition tout aussi etonnante pour l'epoque: l'emigration massive de la noblesse, ce qui deviendra un element caracteristique de l'histoire de l'absolutisme francais.

Malgre la nette victoire de l'absolutisme dans la periode que l'on etudie, les courtisans et plus largement la noblesse separatiste n'avait pas encore perdu toutes ses forces comme le montrera plus tard la Fronde. La lutte de la Couronne pour la Cour continuait.[264]

БИБЛИОГРАФИЯ

I. Источники

Документы о структуре и церемониале двора

1.Reglement de la maison du Roi et de principaux officiers servans en icelle. Регламент дома короля и его главных служб. Франция. После 1749 г. Франц. яз. Бумага. 139 листов, 370x250 мм (текст 320x160 мм). Филигрань — герб маркиза де Помпонна (Pomponne, 1618- 1699) с белой датой 1749 г. — типа M. A. Edward Heawood. Watermarks. Mainly of the 17th and 18th centuries // Monumenta chartae papyraceae historiam illustrantia. T. 1. Hilversum (Holland), 1957. № 714, 715 (1728). Рукопись: Фр. F. II. № 29. Российская национальная библиотека, Санкт-Петербург.

Olivier de La Marche. L'Etat de la maison du Duc Charles de Bourgongne, dit le Hardy (1474) // Nouvelle collection des memoires. Ed. Michaud et Poujoulat. 1e serie, T. 3. Paris, 1837.

La cour des Enfants de France sous Francois Ier / / Notices et documents publ. par la Societe de l'histoire de France / Ed. A. de Ruble. Paris, 1884.

Vincent de la Loupe. Premier et seconde livre des dignitez, magistrats, et offices de Royaume de France. Paris,[265]1564 // Archives curieuses de l'histoire de France / Ed. L. Cimber et F. Danjou. 2e serie. T. 4. Paris, 1838.

Lettre de la reine-mere Catherine au Roi Charles (1563) // Le Laboureur J. Additions aux memoires de messire Michel de Castelnau. T. 2. Bruxelles, 1731.

Les Reglemens faicts par le Roy (1585) / / Archives curieuses de l'histoire de France / Ed. L. Cimber et F. Danjou. 1er serie. T. 10. Paris, 1836.

Loyseau Ch. Cinq livres du droit des offices. Paris, 1610.

Griselle E., ed. Henri III et sa maison royale (1585) // Collection de documents d'histoire. T. III. Paris, 1912.

Griselle E., ed. Ecurie, venerie, fauconnerie et louveterie du roi Louis XIII. Paris, 1912.

Griselle E., ed. Etat de la maison du roi Louis XIII. Paris, 1912.

Griselle E., ed. Supplement a la maison du roi Louis XIII. Paris, 1912.

Extraict des officiers commencaux de la maison du Roy, de la Reyne Regente, de Mr le duc d'Orleans, de Mlle, et de Mr le Prince de Conde. Paris, 1644.

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