Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux Plus aveugles que moi dans tous les ages Mais faut dir' qu' je m'etais creuve les yeux En regardant de trop pres son corsage Un' jolie fleur dans une peau d'vache Un' jolie vach' deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous men' par le bout du c?ur Le ciel l'avait pourvue des mille appas Qui vous font prendre feu des qu'on y touche L'en avait tant que je ne savais pas Ne savais plus ou donner de la bouche Un' jolie fleur dans une peau d'vache Un' jolie vach' deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous men' par le bout du c?ur Ell' n'avait pas de tete, ell' n'avait pas L'esprit beaucoup plus grand qu'un de a coudre Mais pour l'amour on ne demande pas Aux filles d'avoir invente la poudre Un' jolie fleur dans une peau d'vache Un' jolie vach' deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous men' par le bout du c?ur Puis un jour elle a pris la clef des champs En me laissant a l'ame un mal funeste Et toutes les herbes de la Saint-Jean N'ont pas pu me guerir de cette peste J' lui en ai bien voulu, mais a present J'ai plus d'rancune et mon c?ur lui pardonne D'avoir mis mon c?ur a feu et a sang Pour qu'il ne puisse plus servir a personne Un' jolie fleur dans une peau d'vache Un' jolie vach' deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous men' par le bout du c?ur

Une ombre au tableau

Paroles: Georges Brassens

Si j'ai bonne memoire, elle allait degrafee; On comptait plus les yeux qu'elle avait pu crever. Elle faisait du tort aux statues de l'antique; Elle etait si prodigue a montrer ses appas Que la visite au Louvre ne s'imposait pas. Avec elle le nu devenait art plastique. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Rendre a son piedestal la Venus de Milo. La belle degrafee a change d'esthetique, Un vent de honte a balaye le pont des Arts, Et les collets sont montes comme par hasard. 'Les jeunes filles d'aujourd'hui sont impudiques.' De la mode, naguere, elle ignorait le cours, Invariablement, elle s'habillait court. Elle aimait accuser le jeu de ses chevilles; Quand le vent s'en melait, c'etait fete pour nous On avait un droit de regard sur ses genoux, Et l'on en abusait, je vous le certifie. Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau, Les jupes tout a coup sont tombees de bien haut. La belle retroussee est devenue Sophie; A peine maintenant si l'on voit ses talons, Quelle que soit la mode, elle s'habille long. 'Elles en font vraiment trop voir, les jeunes filles.' Et s'il avait fallu vetir une poupee Du soupcon de chiffon dont elle etait nippee, L'etoffe aurait paru tout juste suffisante; C'etait rien, moins que rien, ca lui couvrait le corps D'une seconde peau qui la rendait encore
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