Le vieux catechisme poissard N'a guer' plus cours chez les hussards Ils ont vecu, de profundis Les joyeux jurons de jadis Tous les morbleus, tous les ventrebleus Les sacrebleus et les cornegidouilles Ainsi, parbleu, que les jarnibleus Et les palsambleus Tous les cristis, les ventres saint-gris Les par ma barbe et les noms d'une pipe Ainsi, pardi, que les sapristis Et les sacristis Sans oublier les jarnicotons Les scrogneugneus et les bigr's et les bougr's Les saperlottes, les cre nom de nom Les pestes, et pouah, diantre, fichtre et foutre Tous les Bon Dieu Tous les vertudieux Tonnerr' de Brest et saperlipopette Ainsi, pardieu, que les jarnidieux Et les pasquedieux La rose, la bouteille et la poignee de main
Paroles et Musique: Georges Brassens 1969
Cette rose avait glisse de La gerbe qu'un heros gateux Portait au monument aux Morts. Comme tous les gens levaient leurs Yeux pour voir hisser les couleurs, Je la recueillis sans remords. Et je repris ma route et m'en allai querir, Au p'tit bonheur la chance, un corsage a fleurir. Car c'est une des pir's perversions qui soient Que de garder une rose par-devers soi. La premiere a qui je l'offris Tourna la tete avec mepris, La deuxieme s'enfuit et court Encore en criant 'Au secours! ' Si la troisieme m'a donne Un coup d'ombrelle sur le nez, La quatrieme, c'est plus mechant, Se mit en quete d'un agent. Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans etre louche, on ne peut pas Fleurir de belles inconnu's. On est tombe bien bas, bien bas… Et ce pauvre petit bouton De rose a fleuri le veston D'un vague chien de commissaire, Quelle misere! Cette bouteille etait tombe' De la soutane d'un abbe Sortant de la messe ivre mort. Une bouteille de vin fin Millesime, beni, divin, Je la recueillis sans remords. Et je repris ma route en cherchant, plein d'espoir, Un brave gosier sec pour m'aider a la boire. Car c'est une des pir's perversions qui soient Que de garder du vin beni par-devers soi. Le premier refusa mon verre En me lorgnant d'un ?il severe, Le deuxieme m'a dit, railleur, De m'en aller cuver ailleurs. Si le troisieme, sans retard, Au nez m'a jete le nectar, Le quatrieme, c'est plus mechant, Se mit en quete, d'un agent.