Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1961
J'en appelle a la mort, je l'attends sans frayeur Je n'tiens plus a la vie, je cherche un fossoyeur Qu'aurait un' tombe a vendre a n'importe quel prix J'ai surpris ma maitresse au bras de son mari Ma maitresse, la traitresse! J'croyais tenir l'amour au bout de mon harpon Mon p'tit drapeau flottait au c?ur d'madam' Dupont Mais tout est consomme: hier soir, au coin d'un bois J'ai surpris ma maitresse avec son mari, pouah Ma maitresse, la traitresse! Trouverais-je les noms, trouverais-je les mots Pour noter d'infamie cet enfant de chameau Qu'a choisi son epoux pour tromper son amant Qu'a conduit l'adultere a son point culminant Ma maitresse, la traitresse! Ou donc avais-j'les yeux? Quoi donc avais-j' dedans? Pour pas m'etre apercu depuis un certain temps Que, quand ell' m'embrassait, ell' semblait moins goulue Et faisait des enfants qui n'me ressemblaient plus Ma maitresse, la traitresse! Et pour bien m'enfoncer la corne dans le c?ur Par un raffinement satanique, moqueur La perfide, a voix haute, a dit a mon endroit ' Le plus cornard des deux n'est point celui qu'on croit ' Ma maitresse, la traitresse! J'ai surpris les Dupont, ce couple de marauds En train d'recommencer leur hymen a zero J'ai surpris ma maitresse equivoque, ambigue En train d'intervertir l'ordre de ses cocus Ma maitresse, la traitresse! Paroles et Musique: Georges Brassens 1964
Un vingt-deux de septembre au diable vous partites, Et, depuis, chaque annee, a la date susdite, Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous… Or, nous y revoila, mais je reste de pierre, Plus une seule larme a me mettre aux paupieres: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. On ne reverra plus au temps des feuilles mortes, Cette ame en peine qui me ressemble et qui porte Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous… Que le brave Prevert et ses escargots veuillent Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes, Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle Et me rompais les os en souvenir de vous… Le complexe d'Icare a present m'abandonne, L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Pieusement noue d'un bout de vos dentelles, J'avais, sur ma fenetre, un bouquet d'immortelles Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous… Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe, Les regrets eternels a present me depassent: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Desormais, le petit bout de coeur qui me reste Ne traversera plus l'equinoxe funeste En battant la breloque en souvenir de vous… Il a crache sa flamme et ses cendres s'eteignent, A peine y pourrait-on rotir quatre chataignes: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous.