Criant a l'imposteur, au traitre, au papelard Ell's veul'nt me fair' subir le supplic' d'Abelard Je vais grossir les rangs des muets du serail Les bell's ne viendront plus se pendre a mon poitrail Grace a ma voix coupee j'aurai la plac' de choix Au milieu des petits chanteurs a la croix d'bois Attiree par le bruit, un' dam' de Charite Leur dit: ' Que faites-vous? Malheureus's arretez Y a tant d'homm's aujourd'hui qui ont un penchant pervers A prendre obstinement Cupidon a l'envers Tant d'hommes depourvus de leurs virils appas A ceux qu'en ont encor' ne les enlevons pas ' Ces arguments massue firent un' grosse impression On me laissa partir avec des ovations Mais, su'l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas La foi viendra d'ell'-meme ou ell' ne viendra pas Je n'ai jamais tue, jamais viole non plus Y a deja quelque temps que je ne vole plus Si l'Eternel existe, en fin de compte, il voit Qu'je m'conduis guer' plus mal que si j'avais la foi Paroles: Georges Brassens
Oh non! tu n'es pas a la noce Ces temps-ci, pauvre vieux merinos. Si le Rhone est empoisonne, C'est toi qu'on veut incriminer. Les poissons morts, on te les doit, Bete damnee, a cause de toi, Tous les abreuvoirs sont croupis Et les poules ont la pepie. C'est moi qui suis l'enfant de salaud, Celui qui fait des ronds dans l'eau, Mais comme j'ai pas mal de culot, Je garde la tete bien haute. Car si l'eau qui coule sous les ponts D'Avignon, Beaucaire et Tarascon, N'a pas toujours que du bon Mon Dieu! c'est pas ma faute. Plus de naiades chevelues, Et plus de lavandieres non plus, Tu fais sombrer sans t'emouvoir L'armada des bateaux lavoirs. Et le cure de Cucugnan Baptise le monde en se plaignant Que les eaux de son benitier Ne protegent plus qu'a moitie. A la fontaine de Vaucluse, Plus moyen d'taquiner les muses Vers d'autres bords elles ont fui Et les Petrarques ont suivi. Si la fontaine de Jouvence Ne fait plus d'miracle en Provence, Lave plus l'injure du temps, C'est ton ?uvre, gros degoutant! Oh non! Tu n'es pas a la noce Ces temps-ci, pauvre vieux merinos, On veut te mettre le fardeau Des plaies d' l'Egypte sur le dos. On te denie le sens civique Mais calme, fier, serein, magnifique, Tu traites tout ca par dessous La jambe. Et puis baste! Et puis zou!