A vous souffler dans l’cul, pour dev’nir autobus Vous voila acrobates mais vraiment rien de plus Nazis durant les guerres et catholiques, entre elles Vous oscillez sans cesse du fusil au missel Vos regards sont lointains, votre humour est exsangue Bien qu'il y ait des rues a Gand qui pissent dans les deux langues Tu vois, quand j’pense a vous, j'aime que rien ne se perde Messieurs les Flamingants, je vous emmerde Vous salissez la Flandre, mais la Flandre vous juge Voyez la mer du Nord, elle s'est enfuie de Bruges Cessez de me gonfler mes vieilles roubignoles Avec votre art flamand italo-espagnol Vous etes tellement, tellement beaucoup trop lourds Que quand les soirs d'orage, des Chinois cultives Me demandent d'ou je suis, je reponds fatigue Et les larmes aux dents: 'Ik ben van Luxembourg' Et si, aux jeunes femmes, on ose un chant flamand Elles s'envolent en revant aux oiseaux roses et blancs Et je vous interdis d'esperer que jamais A Londres, sous la pluie, on puisse vous croire anglais Et je vous interdis, a New York ou Milan D'eructer, messeigneurs, autrement qu'en flamand Vous n'aurez pas l'air con, vraiment pas con du tout Et moi, je m'interdis de dire que je m'en fous Et je vous interdis d'obliger nos enfants Qui ne vous ont rien fait, a aboyer flamand Et si mes freres se taisent et bien tant pis pour elles Je chante, persiste et signe, je m'appelle: Jacques Brel Paroles: Jacques Brel. Musique: Gerard Jouannest 1963
Les fenetres nous guettent Quand notre c?ur s'arrete En croisant Louisette Pour qui brulent nos chairs Les fenetres rigolent Quand elles voient la frivole Qui offre sa corole A un clerc de notaire Les fenetres sanglotent Quand a l'aube falote Un enterrement cahote Jusqu'au vieux cimetiere Mais les fenetres froncent Leurs corniches de bronze Quand elles voient les ronces Envahir leur lumiere Les fenetres murmurent Quand tombent en chevelure Les pluies de la froidure Qui mouillent les adieux Les fenetres chantonnent Quand se leve a l'automne Le vent qui abandonne Les rues aux amoureux Les fenetres se taisent Quand l'hiver les apaise Et que la neige epaisse Vient leur fermer les yeux Mais les fenetres jacassent Quand une femme passe Qui habite l'impasse Ou passent les messieurs La fenetre est un ?uf Quand elle est ?il-de-b?uf Qui attend comme un veuf Au coin d'un escalier La fenetre bataille Quand elle est soupirail D'ou le soldat mitraille Avant de succomber Les fenetres musardent Quand elles sont mansardes Et abritent les hardes D'un poete oublie Mais les fenetres gentilles Se recouvrent de grilles Si par malheur on crie: 'Vive la liberte' Les fenetres surveillent