Je blasphemais ma derniere chance Au fil de son indifference J'en voulais faire mon seul temoin Mais j'ai du manquer d'impudence Car, me voyant sans exigences, Elle me croyait sans besoins Je protegeais ses moindres pas Je passais mais ne pesais pas Je me trouvais bien de la chance A vivre a deux ma solitude Puis, je devins son habitude Je devins celui qui revient Lorsqu'elle revenait de partance Et me voyant sans exigences Elle me croyait sans besoins L'eau chaude n'a jamais mordu Mais on ne peut que s'y baigner Et elle ne peut de plus en plus Que refroidir et reprocher Qu'on ne soit pas assez soleil L'eau chaude a l'eau chaude est pareille Elle confond faiblesse et patience Et me voyant sans exigences Elle me voulait sans merveilles De mal a seul, j'eus mal a deux J'en suis venu a prier Dieu Mais on sait bien qu'Il est trop vieux Et qu'Il n'est plus maitre de rien Il eut fallu que j'arrogance Alors que, tremblant d'indulgence, Mon c?ur n'osat lever la main Et me voyant sans exigences Elle me croyait sans besoins Elle est partie comme s'en vont Ces oiseaux-la dont on decouvre Apres avoir aime leurs bonds Que le jour ou leurs ailes s'ouvrent Ils s'ennuyaient entre nos mains Elle est partie comme en vacances Depuis, le ciel est un peu lourd Et je me meurs d'indifference Et elle croit s' couvrir d'amour Paroles et Musique: Jacques Brel 1959
autres interpretes: Isabelle Aubret (1975)
On est deux mon amour Et l'amour chante et rit Mais a la mort du jour Dans les draps de l'ennui On se retrouve seul On est dix a defendre Les vivants par des morts Mais cloues par leurs cendres Au poteau du remords On se retrouve seul On est cent qui dansons Au bal des bons copains Mais au dernier lampion Mais au premier chagrin On se retrouve seul On est mille contre mille A se croire les plus forts Mais a l'heure imbecile Ou ca fait deux mille morts On se retrouve seul On est million a rire Du million qui est en face Mais deux millions de rires N'empechent que dans la glace On se retrouve seul On est mille a s'asseoir Au sommet de la fortune Mais dans la peur de voir