Et J[esus] dit a tous ceux qui l'entourai[e]nt:
Celui qui veut suivre mon enseignement et prefere son pere, sa mere, sa femme, ses enfan[t]s, ses freres ou meme sa vie personnelle a l'accomplissement de la volonte de D[ieu] n'est pas mon disciple. Luc. XIV, 25, 26.
Celui qui n'est pas pret a toutes les privations etаtoutes les souffrances pour accomplir mes commandements n'est pas mon disciple. L[uc]. XIV, 27.
Et alors un certain chef s'approcha de lui et lui adressa cette question: «Mon bon maоtre, que dois — je faire pour obtenir la vie eternelle?» Et J[esus], sans lui repondre a sa question, concernant la vie eternelle, lui dit: tu connais les commandements de Moise: tu ne comfmetras] p[as] d'ad[ultere], tu ne tueras pas, tu ne derob [eras] pas, tu ne rfendras] p[as] d[e] f[aux] temoignage], tuh[onoreras] t[on] p[ere] et t[a] m[ere]? Le chef repondit: Je les connai[s] et je les ai observes toute ma vie. Mais je veux etre parfait; que me manque — t — il?» Ayant entendu cela J[esus] lui dit: Il te manque une chose: l'absence des richessefs] — la pauvrete. Si tu veux entrer dans le royaume de Dieu, va vendre tout ce que tu as et donne — le aux pauvres, et puis etant pret a toutes [les]privations et toutes les souffrances suis — moi. Le chef entendant cela fut fort afflige et se retira car il etait riche et tenait a sa richesse. Alors Jesus dit a se[s] disciples: Vous voyez bien, c'est la richesse qui empeche les hommes* a entrer dans le royaume de Dieu. Car un chameau entrera plutot dans le trou d'une aiguille qu'un riche dans le royaume de Dieu. Et les disciples ayant entendu cela en furent consternes et dirent: «L'homme ne peut donc pas pourvoir a son existance?» Et Jesus, les ayant regardes, dit: L'homme ne le peut pas, ce n'est que Dieu qui le peut. Alors l'un des disciples dit a J[esus]: «Ce n'est pas de nous que nous parlons. Tu vois que nous avons abandonne tous nos bien[s] pour suivre ta loi; mais cette necessite d'abandonner tous les biens de ce monde paraоtra trop penible aux hommes et il[s] ne te suivront pas». Et Jesus leur dit: Nul n'aura abandonne sa maison ou ses freres, ou ses soeurs, ou sa mere, ou son pere, ou ses enfants, ou ses champs qu'il n'en recoive le centuple maintenant dans ce tem[p]s — ci: des maisons et des freres, et des champs malgre les persecutions, et pardessus tout la conscience de la vie veritable. Car ceux qui sont riches et se croient les heureux sont les malheureux. Et ceux qui se croient malheureux sont les heureux. Matt. XIX, 16–30. Marc X, 17–31. Luc. XVIII, 18–30.
Et alors pour mont[r]er l'emploi qu'on doit faire des richesses de ce monde, Jesus dit a ses disciples: Si l'intendant d'un riche seigneur s'attendant a etre prive de son emploi, donnait aux autres ce qui ne lui appartient pas pour s'en faire des amis et trouver du secours parmi eux, apres etre destitue par son maоtre, n'agirait — il pas sagement d'apres les lois du monde? Si les hommes de ce monde savent agir prudem[m]ent, pourquoi est ce que les hommes n'agiraient pas de meme pour les biens de la vie veritable. La richesse est toujours injuste. Le seul emploi que nous puissions en faire c'est de le donner en echange du bien veritable. Luc. XVI, 1—10.
Si nous tenons au bien mensonger nous ne pouvons pas acquerir le bien veritable. Comme il est impossible de servir deux maоtres a la fois, il est impossible de posseder en meme tem[p]s le bien mensonger — la richesse et le bien veritable — la conscience d'avoir rempli la volonte du Pere. Luc. XVI, 11–13.
Et les juifs orthodoxes, qui etaient riches et aimaient la richesse, entendirent cela et ils en furent outres et se moquaient de J[esus]. Alors il leur dit: Vous croyez peut—etre que parce qu[e] les hommes vous estiment pour votre richesse, que v[ou]s [etes] estimables en v[ou]s meme[s]? Ne le croyez pas. Dieu connaоt le coeur des hommes. Et la richesse qui est estimable aux yeux des hommes est une horreur devant Dieu. Luc. XVI, [14,] 15.
Et pour leur montrer que d'apres leur loi la richesse est proscrite et la pauvrete ordonnee, il leur dit une parabole: Il y avait un riche comme v[ou]s qui se parait, menait joyeuse vie tous les jours du matin au soir. Et a sa porte gisait un gueux couver[t] d'ulceres qui se nommait Lazare et qui desirait se rassasier de ce que tombait de la table du riche; mais au lieu de cela les chiens du riche lechaient les plaies du pauvre. Apres la mort de[s] deux le pauvre mourut il fut porte dans le sein d'Abraham, le riche dans l'enfer. Et voilа que le riche de l'enfer au milieu des tourments apercut Abraham et Lazare dans son sein. «Pere Abraham, dit le riche, habitue a ordonner au pauvre, aie pitie de moi et envoie moi Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraоchisse la langue car je brule». Mais Abraham repondit: «mon fils tuas joui de la vie tandis que Lazare y a souffert, maintenant c'est ton tour. — Et puis Lazare ne peut pas communiquer avec toi. Il y a un abоme infranchissable entre toi et nous». Alors le riche, toujours habitue a ordonner au pauvre, dit: envoie — le au moins vers mes freres qui vivent encore, pour qu'il les avertisse de ce que les attend s'il[s] continuent a etre riches». Mais Abraham dit: «ils le savent sans cela, ils ont Moise et les prophetes qui ne disent que cela». — «Ils n'y croient pas, dit le riche. Ils y croira[i]ent si quelqu'un de chez les morts venait le leur dire». Mais Abr[aham] dit: «s'ils ne croient pas Moise et les prophetes ils ne croiraient non plus a un revenant». Luc. XVI, 19–31.
Et partout ou il allait Jfesus] disait a tous: «Quiconque veut posseder la vie veritable doit renoncer a sa vie person[n]elle et etre pret a toutes les privations et toutes les souffrances pour avoir la vie veritable».
Chapitre VI (SUR LA TERRE COMME AUX CIEUX)
Ce n'est que l'accomplissement de la volonte de Dieu qui donne la vie veritable.
Et les septante disciples qu'il avait envoye pour precher le renoncement a soi me[me] revinrent pres de lui et dirent avec joie: «partout on nous ecoute, on n[ou]s obei[t] et ton enseignement fait disparaоtre le mal». Luc. X, 17.
Et J[esus] leur dit: Je m'attends a ce que mon enseignement detruit le mal, mai[s] ne v[ou]s rejouissez pas de votre pouvoir sur le mal; rejouissez v[ou]s de ce que v[ou]s memes v[ou]s remplissez la volonte du Pere. Luc. X, 20.
Et Jesus tomba en extase et dit: Je te loue, oh Pere, seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as voulu que les choses se decouvrent non seulement aux intelligents et aux savants mais qu' elles se revelent surtout aux simples. Je concois que c'est ainsi que tu l'as voulu. Luc. X, 21.
Toutes choses ont ete revelees a l'esprit de l'homme. Et ce n'est que l'esprit de l'homme qui concoit l'infini et l'absolu. Et l'infini et l'absolu n'est que l'esprit de l'homme. Et, se tournant vers ses disciples, il leur dit: Vous etes heureux de vivre dans notre tem[p]s et de concevoir la vrai[e] doctrine epuree de toute superstition. Plusieurs prophetes on voulu l'enseigner mais n'ont pu y parvenir. Luc. X, 21–24.
Et il dit: suivez ma loi v[ou]s tous qui vous donnez tant de mal et qui portez vos lourds fardeaux. Chargez — vous du fardeau de ma loi et vous saurez que je suis doux et bon de coeur et vous trouverez le bonheur de votre vie. Car le joug de ma loi est aise et le fardeau leger. Matt. XI, 28–30.
(Et il entra dans une maison, et la foule l'y suivit au point qu'il ne pouvait prendre son repas). Alors ses proches apprenant tout ce qu'il disait vinrent pour le prendre et l'emmener car on disait qu'il etait fou. Marc III, 21.
Mais J[esus] ne se livra pas et alla ailleu[rs]. Et les Juifs poursuivaient J[esus] et cherchaient a le faire mourir. J. V, 16.
Et les savants venus de Jerusalem disaient: «il preche le mal. Puisque ce n'est que par le mal qu'il detruit le mal». — Alors J[esus] leur dit: Si vous dites que c'est par le mal que je detruis le mal, vous dites un non — sens. L'ennemi ne peut pas detruire l'ennemi. Si quelqu'un detruit mon ennemi il n'est plus mon ennemi mais mon ami. Ou bien: Si l'ennemi detruit l'ennemi il se detruit lui — meme. Et si vous detruisez votre ennemi vous ne pouvez dire que ce pouvoir soit un mal. Si donc je detruis le mal cela ne peut etre que par le bien, l'esprit de Dieu. Et si je detruis le mal par l'Esprit de Dieu, l'esprit de Dieu s'est donc dejа manifeste a vous. — C'est pourquoi il est impossible d'etre indifferent a mon enseignement, il faut etre avec moi ou contre moi.
Il faut etre consequent et si vous dites que le fruit de l'arbre e[s]t mauvais, vous devrez dire que l'arbre l'est de meme. Matt. XII, 33.
Celui qui veut donc denigrer la source de mon enseignement doit denigrer l'esprit de Dieu.
Et le blaspheme contre l'esprit de Dieu est la seule faute des hommes qui ne peut etre pardonnee car c'est la revolte contre ce qu'il y a de plus saint, la volonte de Dieu.
Alors quelques uns des savant [s] pharisiens lui dirent: «Dans tous les cas nous voudrions des preuves de ce que tu dis». Matt. XII, 38.
Et J[esus] leur repondit: — Les gens demandent une preuve. Les Nineviens n'ont pas demande de preuves