– Мадемуазель, это очень вкусно, не сомневайтесь. Вы собираетесь снова ко мне присоединиться или так и останетесь там сидеть?
Мы со стулом вернулись на место только тогда, когда поднос с уродцем оказался на безопасном от нас расстоянии.
– Так что, готовы прочесть мне отрывок на французском? Если мне не изменяет память, то мы здесь как раз ради этого.
– Да, дайте мне пару минут. Я найду текст в телефоне.
– Take your time[25]. Вы не возражаете, если я пока сделаю пару звонков?
Что мне нравилось в Жорже и в сидящем напротив меня мужчине, так это то, что они, несмотря на занятость, не позволяли себе уделять постоянное внимание телефону, находясь рядом с девушкой. Они напоминали мне моего киевского друга Гарика, который всегда приезжал с шикарным букетом цветов на встречу с женщинами и по возможности игнорировал все телефонные звонки. Важно ли это? Для меня – да. Такие мелочи в общении заставляют чувствовать себя нужной и интересной. Интереснее новостей, интереснее фейсбука и какого-нибудь инстаграмма.
Найти французский перевод оказалось не так просто. Хорошо, что я вспомнила, что однажды отправляла его в фейсбук своему другу-французу, с которым мы вместе учились в Гамбурге. Гораздо проще было проштудировать непродолжительную переписку в социальной сети, чем перелопатить три тысячи писем в джимейловской почте.
– Готово! – сказала я, наткнувшись на текст и мысленно улыбнувшись ответной реакции француза Реми.
«Это из какого-то фильма Вуди Аллена?» – написал парижанин.
– Тогда приступим. Вам слово, мадемуазель.
– Allors[26]. Приступим.
«Paris, salut, Cheri! Bonjour, la Ville de la majuscule… c’est tout dire. Je sais que tout est deja dit de toi, tout est chante, tout est ecrit. On parlait de toi et on ecrivait a toutes les epoques en envoyant aux amis, aux connaissances et aux envieux des cartes postales avec ton image, mais est-ce qu’on t’ecrit personnellement? Est-ce que tu a deja recu une lettre? Je ne comprends pas, comment on peut parler de toi comme d’une ville. Est-ce que les villes savent eprouver les emotions comme toi et moi? Est-ce que les villes sont capables de comprendre la personne comme Tu m’avais compris? J’ai vu beaucoup de merveilleux coins du monde mais c’etait en effet «de simples villes». Et Toi, Tu est vivant, veritable, fou, sensuel, charmant. Tu fais rever ceux qui ne savent pas ce que c’est le Reve. Tu provoques les larmes aux gens qui ne peuvent pleurer qu’en ayant perdu leur fortune. Toi, tu penetres dans l’ame et a l’inconscience. Tu t’approches a pas de loup sans qu’on s’en apercoive, doucement, plein de tact, avec la pointe de charme qui t’est propre et ensuite tu frappes dessus… assene un coup ponctuel, precis, en plein dans le mille qui s’appelle le Coeur.
Ton ciel insolent me regardait bien en face en me comprenant sans parler et en me lisant comme le livre ouvert… il lisait dans mes pensees toutes mes idees, stimulait mes desirs, me faisait penser a celui que j’essayais oublier de vive force. Toi, tu a appris tous mes secrets et comme un ami le plus devoue tu les a enterre aux coins obscurs de Montmartre. Comme c’etait etrange d’observer des gens qui se trouvaient a cote de moi non loin de Sacre Coeur et Te regardaient du haut en bas. Tantot ils me regardaient, tantot ils te regardaient mais ils ne comprenaient pas que nous etions ensemble… ils n’entendaient pas notre conversation, ils ne soupconnaient pas que de choses nous avions dit l’un a l’autre la-bas, a Montmartre. Ils te regardaient d’un air hautain mais toi, de toute facon tu planais au-dessus d’eux, tu les observais avec une parcelle d’ironie et d’ennui, d’ailleurs comme moi.
Nous nous ressemblons, nous sommes si libres, nous n’avons pas besoin de ces visages, de ces paroles betes, des aspirations stupides, des actions absurdes, des regards qui dans leur majorite expriment une platitude, une vanite et une futilite d’ame. Nous avons un mystere commun qui fit de nous reellement un couple. Je T’aime et Tu m’aimes. Tout est simple et en peu feerique. Je te dirai en toute franchise: je suis charmee par ta liberte. Tes astres ne meurent jamais. Ton soleil ne frappe jamais avant d’entrer dans la chambre de quelqu’un ou meme dans la vie. Tes maisons et des chateaux n’ont besoin personne pour continuer a exister et pourtant ils ne seront pas vides, ils ne perdront pas leur charme mais au contraire ils conserveront davantage encore leur ambiance et originalite. Meme Ta lune, elle est aussi francaise.
Paris, cheri, je partirai – tu n’ecriras pas, tu ne telephoneras pas, je resterai simplement dans ta memoire et tu m’attendras… patiemment, sans gene, sans fremissement au coeur mais avec la curiosite. Tu m’attendras simplement parce que ce sera tres interessant pour toi de savoir quel secret je preparerai pour notre rencontre suivante. Toi et moi – nous sommes les amants presque ideaux. On peut t’aimer a la folie, fondre en toi, se fier a toi, succomber a ta tentation une fois pour toutes et finalement on peut s’enfuir chez toi, mais en meme temps savoir et comprendre qu’apres la separation suivante tu ne derangera pas, n’importunera pas par tes conversations absurdes et les phrases banales affectees…»[27]
Я старалась читать медленно, с паузами, с расстановкой, делая правильные ударения на тех или иных французских словах, но это был в чистом виде экспромт без малейшего шанса на подготовку. Я сбилась дважды или трижды, несколько раз голос подвел и дрогнул, но все-таки я дочитала до самого конца, до последнего слова «никогда» в заключительном предложении:
«Et j’espere que lui aussi comme toi un jour m’embrassera tout simplement, encore une fois et ne me quittera jamais» [28].
Оторвавшись от дисплея айфона, я робко подняла глаза на Дженнаро. Предсказать его реакцию по традиции оказалось очень непросто, но мне показалось, что в его взгляде что-то изменилось.
– Простите, я же сразу сказала, что ничего из этого не вый…