her head, with its reddish braid wound round it like a wreath. “Vous connaissez les conséquences, monsieur.

But Hans Castorp gainsaid them, closing his eyes, and not otherwise changing his position. He answered: “Jamais, Clavdia. Jamais je te dirai ‘vous,’ jamais de la vie ni de la mort, if one may say that⁠—one should be able to. Cette forme de s’adresser à une personne, qui est cette de l’Occident cultivé et de la civilisation humanitaire, me semble fort bourgeoise et pédante. Pourquoi, au fond, de la forme? La forme, c’est la pédanterie elle-même! Tout ce que vous avez fixé à l’égard de la morale, toi et ton compatriote souffrant⁠—tu veux sérieusement que ça me surprenne? Pour quel sot me prends-tu? Dis donc, qu’est-ce que tu penses de moi?

C’est un sujet qui ne donne pas beaucoup à penser. Tu es un petit bonhomme convenable, de bonne famille, d’une tenue appétissante, disciple docile de ses précepteurs et qui retournera bientôt dans les plaines, pour oublier complètement qu’il a jamais parlé en rêve ici et pour aider à rendre son pays grand et puissant par son travail honnête sur le chantier. Voilà ta photographie intime, faite sans appareil. Tu la trouves exacte, j’espère?

Il y manque quelques détails que Behrens y a trouvés.

Ah, les médecins en trouvent toujours, ils s’y connaissent.

Tu parles comme M. Settembrini. Et ma fièvre? D’où vient-elle?

Allons donc, c’est un incident sans conséquence qui passera vite.

Non, Clavdia, tu sais bien que ce que tu dis là n’est pas vrai et tu le dis sans conviction, j’en suis sûr. La fièvre de mon corps et le battement de mon cœur harassé et le frissonement de mes membres, c’est le contraire d’un incident, car ce n’est rien d’autre”⁠—and his pale face with the twitching lips bent closer over hers⁠—“rien d’autre que mon amour pour toi, oui, cet amour qui m’a saisi à l’instant, où mes yeux t’ont vue, ou, plutôt, que j’ai reconnu quand je t’ai reconnue toi⁠—et c’était lui, évidemment, qui m’a mené à cet endroit⁠—

Quelle folie!

Oh, l’amour n’est rien, s’il n’est pas de la folie, une chose insensée, défendue et une aventure dans le mal. Autrement, c’est une banalité agréable, bonne pour en faire de petites chansons paisibles dans les plaines. Mais quant à ce que je t’ai reconnue et que j’ai reconnu mon amour pour toi⁠—oui, c’est vrai, je t’ai déjà connue, anciennement, toi et tes yeux merveilleusement obliques et ta bouche et ta voix, avec laquelle tu parles⁠—une fois déjà, lorsque j’étais collégien, je fea demandé ton crayon, pour faire enfin ta connaissançe mondaine, parceque je t’aimais irraisonablement, et c’est de là, sans doute, c’est de mon ancien amour pour toi, que ces marques me restent que Behrens a trouvées dans mon corps, et qui indiquent que jadis aussi j’étais malade⁠—

His teeth struck together. As he raved, he had drawn one foot from under his chair, and moved it forward, so that the other knee touched the floor, there he knelt before her, his head bent, his whole body quivering. “Je t’aime,” he babbled, “je t’ai aimée de tout temps, car tu es le Toi de ma vie, mon rêve, mon sort, mon envie, mon éternel désir⁠—

Allons, allons!” she said. “Si tes précepteurs te voyaient⁠—

But he shook his head, violently, bowed as it was toward the carpet, and replied: “Je m’en ficherais, je me fiche de tous ces Carducci et de la République éloquente et du progrès humain dans le temps, car je t’aime!

She caressed softly the close-cropped hair at the back of his head.

Petit bourgeois!” she said. “Joli bourgeois à la petite tache humide. Est-ce vrai que tu m’aimes tant?

And beside himself at her touch, now on both his knees, with bowed head and closed eyes, he went on: “Oh, l’amour, tu sais⁠—Le corps, l’amour, la mort, ces trois ne font qu’un. Car le corps, c’est la maladie et la volupté, et c’est lui qui fait la mort, oui, ils sont charnels tous deux, l’amour et la mort, et voilà leur terreur et leur grande magie! Mais la mort, tu comprends, c’est d’une part une chose mal famée, impudente, qui fait rougir de honte; et d’autre part c’est une puissance très solennelle et très majestueuse⁠—beaucoup plus haute que la vie riante gagnant de la monnaie et farcissant sa panse⁠—beaucoup plus vénérable que le progrès qui bavarde par les temps⁠—parcequ’elle est l’histoire et la noblesse et la piété et l’éternel et le sacré qui nous fait tirer le chapeau et marcher sur la pointe des pieds.⁠—Or, de même, le corps, lui aussi, et l’amour du corps, sont une affaire indécente et fâcheuse, et le corps rougit et pâlit à sa surface par frayeur et honte de lui-même. Mais aussi il est une grande gloire adorable, image miraculeuse de la vie organique, sainte merveille de la forme et de la beauté, et l’amour pour lui, pour le corps humain, c’est de même un intérêt extrêmement humanitaire et une puissance plus éducative que toute la pédagogie du monde! Oh, enchantante beauté organique qui ne se compose ni de teinture à l’huile ni de pierre, mais de matière vivante et corruptible, pleine du secret fébrile de la vie et de la pourriture! Regarde la symétrie merveilleuse de l’édifice humain, les épaules et les hanches et les mamelons fleurissants de part et d’autre sur la poitrine, et les côtes arrangées par paires, et le nombril au milieu dans la mollesse du ventre, et le sexe obscur entre les cuisses! Regarde les omoplates se remuer sous la peau soyeuse du dos, et l’échine qui descend vers la luxuriance double et fraîche des fesses, et les grandes branches des vases et des nerfs qui passent du tronc aux rameaux par les aisselles, et comme la structure des bras correspond à celle des jambes. Oh, les douces régions

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