pour ce qui me regardait, une simple citation, vous avez trouvй lieu а me considйrer comme l'йcho de m-r Сеньковской; vous nous avez en quelque sorte confondu et vous avez cimentй notre alliance par les paroles suivantes: ' Мне всего досаднее, что эти люди повторяют нелепости свиней и мерзавцев каков Сеньковской'. J'йtais personnifiй dans 'эти люди': l'inflexion et la vйhйmence de votre ton n'admettaient aucun doute sur l'intention de vos paroles, quand mкme la logique en eut laisse-la signification indйcise. Mais la rйpйtition des &_0030_076_018_0 ne pouvait raisonablement vous causer aucune impatience; c'est donc leur йcho, que vous avez cru entendre et trouver en moi. L'injure йtait assez prononcйe: vous me faisiez prendre part aux нелепости свиней и мерзавцевъ. Cependant, а ma honte ou а mon honneur, je n'ai point reconnu ou acceptй l'injure et je me suis bornй de vous rйpondre que, si vous vouliez absolument me faire prendre part aux expressions de 'tromper le public', je les prenais entiиrement sur mon compte, mais que je me refusais a l'association avec les свиньи и мерзавцы. En consentant ainsi et malgrй moi а vous dire que 'vous trompiez le public' (littйrairement, car c'йtait toujours de littйrature dont il s'agissait) je vous faisais tout au plus une injure littйraire, par laquelle je rйpondais et je me donnais satisfaction sur une injure personnelle. J'espere que je me mйnageais un rфle assez bйnin et assez paisible, car, mкme а paritй d'insultes, la riposte n'йquivaut jamais а l'initiative; cette derniиre seule constitue le dйlit de l'offense.

C'est pourtant vous encore, qui, aprиs une semblable conduite de ma part, m'avez fait entendre des paroles qui annonзaient une rencontre fashionable: 'c'est trop fort', 'cela ne peut pas se passer ainsi', 'nous verrons' etc. etc. J'ai attendu jusqu'а ce moment le rйsultat de ces menaces. Mais ne recevant aucune nouvelle de vous, c'est maintenant а moi а vous demander raison:

1) De m'avoir fait prendre part aux нелепости свиней и мерзавцев.

2) De m'avoir adressй, sans leur donner suite, de menaces йquivalentes а des provocations en duel.

3) De n'avoir pas rempli а mon egard les devoirs commandйs par la politesse en ne me saluant pas, lorsque je me suis retirй de chez vous.

J'ai l'honneur d'кtre, monsieur, votre trиs-humble et obйissant serviteur.

S. Khiustine.

S. P. B.

Wladimirskaпa N 75.

4 fйvrier 1836. Monsieur, monsieur Alexandre Pouchkine.

1130. С. С. Хлюстину. 4 февраля 1836 г. Петербург.

Monsieur,

Permettez-moi de redresser quelques points oщ vous me paraissez dans l'erreur. Je ne me souviens pas de vous avoir entendu citer quelque chose de l'article en question. Ce qui m'a portй а m'expliquer, peut-кtre, avec trop de chaleur, c'est la remarque que vous m'avez faite de ce que j'avais eu tort la veille de prendre au c-ur les paroles de Senkovsky.

Je vous ai rйpondu: 'Я не сержусь на Сенковского; но мне нельзя не досадовать, когда порядочные люди повторяют нелепости свиней и мерзавцев.' Vous assimiler а des свиньи и мерзавцы est certes une absurditй, qui n'a pu ni m'entrer dans la tкte, ni mкme m'йchapper dans toute la pйtulence d'une dispute.

A ma grande surprise, vous m'avez rйpliquй que vous preniez entiиrement pour votre compte l'article injurieux de S. et notamment l'expression 'обманывать публику'.

J'йtais d'autant moins prйparй а une pareille assertation venant de votre part, que ni la veille, ni а notre derniиre entrevue, vous ne m'aviez absolument rien dit qui eыt rapport а l'article du journal. Je crus ne vous avoir pas compris et vous priais de vouloir bien vous expliquer, ce que vous fоtes dans les mкmes termes.

J'eus l'honneur alors de vous faire observer, que ce que vous veniez d'avancer devenait une toute autre question et je me tus. En vous quittant je vous dis que je ne pouvais laisser cela ainsi. Cela peut кtre regardй comme une provocation, mais non comme une menace. Car enfin, je suis obligй de le rйpйter: je puis ne pas donner suite а des paroles d'un Senkovsky, mais je ne puis les mйpriser dиs qu'un homme comme vous les prend sur soi. En consйquence je chargeais m-r Sobolйvsky de vous prier de ma part de vouloir bien vous rйtracter purement et simplement, ou bien de m'accorder la rйparation d'usage. La preuve combien ce dernier parti me rйpugnait, c'est que j'ai dit nommйment а Sobolйvsky, que je n'exigeai pas d'excuse. Je suis fвchй que m-r Sobolйvsky a mis dans tout cela sa nйgligence ordinaire.

Quant а l'impolitesse que j'ai eue de ne pas vous saluer, lorsque vous m'avez quittй, je vous prie de croire que c'йtait une distraction tout-а-fait involontaire et dont je vous demande excuse de tout mon c-ur.

J'ai l'honneur d'кtre, monsieur, votre trиs-humble et trиs-obйissant serviteur.

A. Pouchkine. 4 fйvrier.

1131. С. С. Хлюстин - Пушкину. 4 февраля 1836 г. Петербург.

Monsieur.

En rйponse au message dont vous avez chargй m-r Sobolйvsky et qui m'est parvenu presque en mкme temps que votre lettre, j'ai l'honneur de vous faire part qu'il m'est impossible de rйtracter rien de ce que j'ai dоt, croyant avoir suffisamment йtabli dans ma premiиre lettre la raison qui m'a fait agir comme je l'ai fait. Pour la satisfaction d'usage dont vous me parlez, je suis а vos ordres.

Pour ce qui me regarde personnellement, en vous priant de vouloir bien vous rappeler des trois points insertionnйs dans ma lettre, par lesquels je me considйrais comme offensй par vous, j'ai l'honneur de vous rйpondre, que pour ce qui est du troisiиme, je me trouve entiиrement satisfait.

Quant au premier, l'assurance que vous me donnez pour ce qu'il n'йtait point dans votre pensйe de m'assimilier aux <...> et... etc. ne me suffit pas. Tous mes souvenirs et tous mes raisonnements me font persister a trouver que vos paroles expriment une offense, quand mкme votre pensйe y йtait йtrangиre. Sans cela je me saurais justifier а mes propres yeux la solidaritй acceptйe par moi de l'article injurieux: mouvement, qui de ma part n'a point йtй irrйflйchi ou emportй, mais parfaitement calme. J'aurais donc а demander des excuses explicites sur des maniиres, qui m'ont justement fait soupзonner une injure dont, а mon grand plaisir, vous faites le dйsaveu quant au fond.

Je reconnais avec vous, monsieur, qu'il y a eu dans le second point erreur de ma part et que j'ai vu des menaces dans les expressions qui ne pouvaient кtre regardйes que comme une provocation (texte de votre lettre). C'est ainsi que je les accepte; mais si ce n'йtait point le sens que vous vouliez leur donner, j'aurais aussi а attendre des excuses pour ce fвcheux mйsentendu; car je crois qu'une provocation йnoncйe, si ce n'est intentionnйe et laissйe sans suites, йquivaut а une injure.

J'ai l'honneur d'кtre, monsieur, votre trиs-humble et trиs obйissant serviteur

S. Khlustine.

4 fйvrier.

1132. Е. Ф. Poзeн - Пушкину. 4 февраля 1836 г. Петербург.

Je Vous envoie une piиce en vers que j'ai йcrite il y a quinze jours; j'ignore, en vйritй, si cela a du mйrite ou non - je m'en remets tout-а-faоt а Votre jugement. Si Vous trouvez la piиce digne de Votre journal et qu'il y ait des choses а retoucher, veuillez me marquer tout ce qui n'aurait pas votre approbation. Quand un Poлte aussi cйlиbre se fait journaliste, il doit кtre d'une scrupuleuse sйvйritй en fait de vers; ainsi je Vous prie de me traiter sans aucun йgard pour l'amitiй que je Vous porte. Si la piиce est mauvaise, Vous n'avez qu'а me le dire tout franchement: je tвcherai d'йcrire quelque chose qui vaille mieux.

Quant aux articles en prose que Vous me demandez, j'y pense sйrieusement; d'abord je voudrais en йcrire un sur Кукольник. Comme nous sommes а peu prиs d'accord dans notre jugement sur lui, il n'y aurait aucun obstacle а insйrer l'article en question, dont le but serait de prouver а l'auteur sus-mentionnй, que tout ce qu'il a йcrit ne vaut pas grand'chose et qu il ne sait pas mкme la forme technique du drame; de sйvir d'une maniиre impitoyable contre le genre fatal quil a choisi vu qu'il a du talent qui, а force d'кtre cultivй, pourrait peut-кtre s'йlever an dessus de sa pвle mйdiocritй d'aujourd'hui. L'autre article que je mйdite, est un examen sur la critique de nos critiques contemporaines, insйrйe dans le Сын Отечества de cette annйe. Je respecte trop Votre journal pour en faire le soupirail de mon indignation; je puis vous assurer que le ton de mes articles - au moins - sera au niveau d'une entreprise littйraire dont Vous кtes le Gйrant.

Veuillez me dire ce que Vous en pensez.

Tout а Vous!

Rosen. ce 4 (9) Fйvrier 1836.

Мой адрес: в доме баронессы Розен,  59, на Лиговском пруду, подле Преображенских бань; идти по Бассейной улице, через мостик.

1133. H. Г. Репнину. 5 февраля 1836 г. Петербург.

Mon Prince,

C'est avec regret qee je me vois contraint d'importuner Votre Excellence; mais Gentilhomme et pиre de famille, je dois veiller а mon honneur et au nom que je dois laisser а mes enfants.

Je n'ai pas l'honneur d'кtre personnellement connu de Votre Excellence. Non seulement jamais je ne Vous ai offensй, mais par des motifs а moi connus, je vous ai portй jusqu'а prйsent un sentiment vrai de respect et de reconnaissance.

Cependant un M-r Bogolubof a publiquement rйpйtй des propos outrageants pour moi, et celа comme venant

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