astronomiques. Mais les passagers de la
A demi morts de fatigue, ils rejoignirent dans la bibliotheque de la
La voix inconnue exposait des evenements posterieurs de sept mois au dernier message envoye sur la Terre. L’astronef avait ete endommage un quart de siecle auparavant, en franchissant la ceinture de glace cosmique ia la limite du systeme de Vega. On avait repare la breche de l’arriere et continue l’avance, mais l’accident avait detraque le reglage superflu du champ de protection des moteurs. Apres vingt ans de lutte, on avait du les arreter. La
— Le disque ! songea Niza. Son regard rencontra celui du chef qui, ayant compris sa pensee, fit un signe affirmatif. Sur les quatorze membres de l’equipage de la
— Aujourd’hui, le 12 du septieme mois, an 723 de l’Anneau, nous,, les survivants, avons acheve les preparatifs pour le lancement de la fusee de transmission. Demain a cette heure.
Key Baer jeta un coup d’?il instinctif sur la graduation horaire du ruban : cinq heures du matin a l’heure de la
— Nous enverrons suivant une trajectoire bien calculee ... La voix s’arreta net, puis reprit, assourdie, comme si la femme s’etait detournee du recepteur :
— Je branche ! Encore ! ...
L’appareil se tut, mais le ruban continuait a tourner. Les auditeurs echangerent des regards anxieux.
— Il est arrive quelque chose ! ... intervint Ingrid Ditra.
Des paroles precipitees, etranglees, jaillirent du magnetophone : « Deux ont echappe ... Laik n’a pas saute assez haut ... l’ascenseur ... n’ont pu fermer que la seconde porte ! Sack Kton rampe vers les moteurs ... On frappera avec les planetaires ... ils ne sont rien que rage et terreur ! Rien de plus ... » Le ruban tourna un moment sans bruit, et la voix continua ;
« Kton n’a pas reussi, je crois. Me voila seule, mais je sais ce que j’ai a faire. Avant de commencer, la voix raffermie avait un ton convaincant. Freres, si vous retrouvez la
L’inconnue poussa un grand soupir et dit, comme se parlant a elle-meme : « Je vais voir ce qu’est devenu Kton, a mon retour je raconterai tout en detail ... »
Un claquement sec, et le ruban s’enroula pendant une vingtaine de minutes, jusqu’a la fin de la bobine. C’est en vain que les oreilles se tendaient, attentives : la femme ne s’expliqua pas, n’etant sans doute plus revenue.
Erg Noor debrancha l’appareil et s’adressa a ses camarades :
— Nos s?urs et freres disparus nous sauvent la vie ! Ne sentez-vous pas la main puissante de l’homme de la Terre ! Il y a de l’anameson a bord de l’astronef, et nous voici prevenus d’un danger mortel qui guette dans ce monde les hotes des autres planetes. J’ignore ce que c’est, mais ce doit etre une vie etrangere. Des forces cosmiques inanimees auraient non seulement tue les hommes, mais deteriore le vaisseau ! Prevenus comme nous le sommes, il serait honteux de ne pas nous tirer d’affaire. Notre devoir est de rapporter sur la Terre les decouvertes de la
— Comment voulez-vous prendre le carburant sans sortir de l’astronef ? s’informa Key Baer.
— Pourquoi sans sortir ? Vous savez bien que c’est impossible et qu’il nous faudra travailler dehors. Mais nous sommes avertis et nous prendrons nos precautions ...
— Je devine, dit le biologiste Eon Tal. Un barrage autour de l’endroit ou se fera le travail.
— Et tout le long du trajet entre les deux astronefs ! ajouta Pour Hiss.
— Bien sur ! Comme nous ne savons pas ce qui nous menace, nous ferons un barrage double, radio-actif et electrique. On tendra des fils, on fera un corridor de lumiere. Derriere la
La tete de Bina Led heurta la table. Malgre la pesanteur extenuante le medecin et le second astronome s’approcherent de leur compagne evanouie.
— Ce n’est rien ! declara Louma Lasvi, une commotion et de la surtension. Aidez-moi a la mettre au lit.